Nivoculteur au sein de Méribel Alpina depuis 1995, Bernard Étievent est aujourd’hui Responsable Nivoculture. Dans son usine à neige remplie d’écrans sur le plateau de la Chaudanne, mais aussi sur le terrain de jeu que représente le domaine skiable de Méribel, il cultive l’ingrédient indispensable à des séjours au ski réussis : la neige.
Avec mes deux collaborateurs, Thibaud Falcoz et Cédric Blanche, nous avons pour mission d’assurer l’enneigement des pistes. Pour y parvenir, nous sommes aidés par 457 enneigeurs, alimentés par 7 usines à neige et 3 points d’eau ! En hiver, l’activité principale est la programmation de l’enneigement des pistes. Avant l’ouverture de la saison, nous produisons de la neige pratiquement 24h/24h, afin de garantir un enneigement suffisant pour ouvrir le domaine, mais aussi pour créer la sous-couche de neige qui tiendra jusqu’au printemps.
Chaque jour, les chauffeurs de dameuse répartissent les tas de neige formés, et nous disent s’ils ont besoin de plus ou moins de neige à tel et tel endroit. On fait également de la surveillance et du dépannage si nos enneigeurs tombent en défaut. La période estivale est plutôt dédiée à la maintenance de notre parc, à l’installation de nouveaux enneigeurs qui viendront principalement renforcer les zones stratégiques et surtout importantes pour nos clients : les liaisons 3 Vallées, les zones débutants et les retours stations.
Le matériel en lui-même a changé : nous n’utilisons plus le même type d’enneigeurs qu’il y a quelques années, car les fabricants en proposent de nouveaux, beaucoup moins gourmands en électricité et produisant pourtant un volume de neige plus important. La manière de travailler à évoluer également. Tout est beaucoup plus pointu et précis, afin d’obtenir partout sur le domaine un enneigement d’une qualité exceptionnelle.
Oui, même peut-être mieux encore pour le ski ! La neige de culture est plus résistante : elle résiste mieux au temps et au passage des skieurs car elle est plus compacte. S’il est clair qu’un tas de neige de culture ne remplacera jamais une tombée de neige fraîche, une fois damées, les deux se valent niveau qualité de glisse et sensations. Il faut également savoir que la neige de culture est produite de façon naturelle, c’est de l’eau, de l’air et du froid. À la fin de l’hiver, la neige fond et retourne à la nature. Nous gérons nos ressources au plus juste, en limitant les quantités d’eau prélevées dans le Doron pour alimenter nos enneigeurs.
On est à 100% tributaires du froid. S’il ne neige pas mais que les températures le permettent, nous pouvons tout de même garantir l’ouverture du domaine grâce uniquement à la neige de culture. En revanche, si les températures refusent de chuter en dessous de -4C (en température humide), comme c’était le cas l’an dernier, nous pouvons alors faire face à de grosses difficultés...